Est-ce que c’est important de mettre des limites aux enfants ? OUI ! On va vous expliquer pourquoi.
Les limites aident à grandir
Dès la naissance, l’enfant a besoin d’un cadre et de limites autant que de liberté et d’autonomie. Cette réalité de limites et de frustrations continue tout au long de la vie. Elle s’impose entre autres afin de réguler les besoins, désirs et réalités. Le manque permet à l’enfant de grandir, d’apprendre et de se construire.
Les pleurs, un moyen de communication…
Les pleurs sont un moyen de communiquer pour un bébé. Parfois, cette situation est difficile à supporter et à interpréter. Tous les parents peuvent se sentir énervés, perdus, incompétents…Mais progressivement, les parents comprennent la signification des pleurs de leur bébé. Parfois le bébé, pour exprimer son malaise, ses protestations ou pour évacuer des tensions accumulées pendant la journée, pleure. Le bébé a besoin d’être rassuré par ses parents, de sentir qu’il est important pour eux. Il ne pleure pas exprès ou pour être difficile ou méchant.
Faut-il dire NON à un bébé ?
Les premiers mois les parents s’adaptent le mieux possible aux besoins de l’enfant. C’est à ce moment que pour le bébé se construit la sécurité intérieure et la confiance dans les autres. Peu à peu, les parents introduisent des délais raisonnables, le bébé est capable de supporter les petites attentes. Ces petits délais sont les premiers « non » que les parents adressent à leur bébé. La parole, les mots aident l’enfant à anticiper et à se repérer dans la vie quotidienne.
Autour de 10 mois, un enfant arrive peu à peu faire la différence entre lui-même, sa maman, son papa et le monde extérieur. Petit à petit, l’enfant expérimente, ose de plus en plus de choses. Il est important de veiller à sa sécurité et de lui apprendre les règles qui le protègent. L’enfant à la fois cherche activement à explorer le monde qui l’entoure et d’un autre coté il a besoin de revenir vers ses parents régulièrement pour être rassuré. C’est une période durant laquelle l’enfant peut être inquiet face à des personnes qu’il ne connait pas.

Autour de 2 ans : la phase d’opposition
L’enfant refuse de plus en plus et même parfois tout en bloc. L’enfant devient plus indépendant, il se met debout, il veut agir par lui-même. L’enfant teste sa force, il veut tout prendre, tout avoir. Les parents peuvent être déstabilisés, perdre leur calme, s’énerver et être agressifs. C’est une période très fatigante et usante pour les parents, et parfois le regard de l’entourage et de la société est difficile à supporter. C’est une étape nécessaire au développement de la personnalité de l’enfant. Sa colère n’a rien à voir avec l’amour qu’il porte à ses parents. L’enfant se fâche contre une réalité qui s’oppose à son plaisir. Cela ne veut pas dire qu’il n’aime plus ses parents, même s’il le dit. La règle entraîne de la frustration et ce n’est pas facile à accepter. Le parent peut aussi se décourager, se sentir dépassé par les colères de son enfant. Il est toutefois essentiel de savoir dire non à l’enfant, de maintenir des décisions prises. Parfois un parent peut avoir peur de perdre l’amour de son enfant s’il lui refuse quelque chose ou lui met une limite. Il est important de savoir, que même si l’enfant accepte mal les limites, l’enfant est rassuré par des règles claires et fermes. Pour l’enfant, il est important que les règles soient définies à l’avance et ne dépendent pas de notre humeur. La stabilité des règles permet de les intégrer plus facilement et d’établir des repères.
Entre 3 ans et 5 ans
Le « moi tout seul » : l’enfant devient de plus en plus autonome, il veut tester les limites de ses capacités mais ne les évalue pas toujours très bien. L’enfant commence à intégrer des règles, il commence à les accepter sans colère ni détresse. C’est le rôle des parents d’aider l’enfant à intégrer les règles et les lois. L’enfant a besoin d’aide et a besoin de comprendre les règles. Si elles changent tout le temps c’est très compliqué. C’est aussi très compliqué pour l’enfant de comprendre si les règles dans le même type de situation sont à chaque fois différentes. Un enfant intègre plus facilement des messages, clairs et simples.
Vers 7 ans
A cet âge-là, l’enfant se pose des questions sur ce qui est juste et injuste. On parle de « l’âge de la raison ». L’enfant construit son point de vue ce qui est bon et mauvais. La règle devient un élément important dans sa vie et dans ses jeux. Il prend plaisir à en créer et à en imposer aux autres.
Les limites structurent
En grandissant l’enfant fait l’expérience d’élargir son monde d’abord sous le regard protecteur et restrictif de ses parents, puis sous l’encadrement d’autres adultes référents et ensuite seul car il apprend les limites. C’est dans la relation à l’autre que l’enfant intègre progressivement les limites, qu’il construit sa personnalité et apprend à vivre ensemble avec d’autres, en famille, en collectivité et en société.

L’adolescence amène les parents à réajuster les limites : un jeune qui a besoin d’autonomie, besoin de se tester avec ses copains/copines, et de s’opposer aux parents. Pour le parent il est important de rester ferme quant aux interdits et les limites posées même si le dialogue est important à maintenir. Les limites aident l’adolescent à avoir des bases sur lesquelles se construire au niveau identitaire. L’adolescent a besoin de comprendre pourquoi on lui met des règles et en même temps a besoin qu’on comprenne son besoin d’autonomie et qu’on fasse des compromis. Si on permet tout, ça insécurise l’adolescent et il se sentira perdu, si on refuse tout il s’opposera souvent encore plus que lorsqu’il a des limites mais aussi des libertés.
Enfin, les limites sont mises à mal par l’illusion du tout, tout de suite et toujours
Notre société prône la consommation et le fait de tout avoir tout de suite comme la meilleure manière d’être heureux. Cependant, pour se construire, l’humain doit apprendre à renoncer, à ne pas tout avoir, cela aide à se construire psychiquement et mieux supporter les frustrations de la vie. Un enfant qui n’a jamais appris à entendre un non et toujours avoir ce qu’il veut, va souffrir tant qu’adulte des frustrations que la société et les autres personnes vont lui imposer.
Le rôle de l’adulte est de montrer l’exemple en respectant les limites qui leur sont imposées, mais également se montrer critique face au discours qui laisse croire qu’on pourrait être satisfait pleinement et toujours.
En résumé, ces quelques questions peuvent vous aider à savoir comment mettre les limites en place.
1. Ce que je demande est-il adapté aux besoins de l’enfant ?
2. L’enfant peut-il comprendre que les règles sont différentes ?
3. Donner un cadre, est-ce toujours interdire ?
4. Comment exprimer la règle pour qu’elle soit comprise ?
5. Nos règles de vie ne changent-elles pas trop souvent ?
6. Est-ce que je donne assez de règles ?
Pour éviter l’escalade :
- Réfléchir avec l’enfant : revoir avec lui une situation semblable et les conséquences qui ont suivi, voir comment on peut agir autrement tout en satisfaisant son envie.
- Dialoguer : Permettre à chacun d’exprimer ce qu’il ressent dans cette situation, rappeler les impératifs, analyser les situations.
- Le distraire : Lui rappeler quelque chose d’amusant, rire avec lui de la situation si cela se prête ou encore le distraire, l’entraîner vers un jeu.
- L’apaiser : Parfois l’enfant est simplement très fatigué par sa journée, il pleure de fatigue, il a besoin d’être rassuré. Ce n’est peut-être pas le meilleur moment pour le raisonner sur les règles. L’apaiser d’abord et puis parler avec lui de ce que vous estimez important dans ce moment.
- Mettre en place un système « signal d’alarme » avant une sanction : Cela permet aux parents de ne pas réagir dans l’impulsion, sous le coup de la colère.